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février 04

Et si les technologies mobiles détenaient la clé de la réduction de la consommation électrique européenne ? En plus de ses conséquences sur le bilan énergétique, cette question sera peut-être l’un des éléments clés de l’avenir des technologies mobiles.
Donner au consommateur les outils de la maitrise énergétique

Lorsqu’il est question d’optimisation de l’énergie, deux approches existent. La première, mise en œuvre par les opérateurs (distributeurs, fournisseurs d’énergie, producteurs), repose sur l’optimisation de la production et de la distribution. La seconde, repose sur la capacité des consommateurs eux-mêmes à adapter leur consommation. À cette réserve près qu’ils n’avaient jusqu’à une période récente que très peu de visibilité sur leur consommation. On ne peut pas optimiser ou changer ce qu’on ne connaît pas. « Imaginez que vous fassiez vos courses sans voir les prix  » explique Filip Gluszak, fondateur de GridPocket. « Vous achetez au jour le jour et recevez une fois par mois une facture non détaillée pour ce que vous avez acheté. Je dis un mois mais, dans certains pays, le relevé de compteurs ne se fait que tous les deux ans ! D’où beaucoup de gaspillage. Les études le montrent : la surconsommation est liée au manque de « feedback » précis et actualisé. Et celle-ci peut être réduite jusqu’à 20 %, voire plus, grâce aux systèmes d’information efficaces qui fidélisent des utilisateurs à long terme ».
Le Mobile pour contrôler la facture énergétique

De nombreux éditeurs de logiciels et certains opérateurs énergétiques proposent déjà des applications sur téléphone mobile pour visualiser la consommation d’un logement. C’est, par exemple, le cas de la société française Vizelia qui équipe les bâtiments. Des capteurs répartis dans un appartement, une maison ou un immeuble de bureaux récoltent les données issues des différents appareils installés. Vizelia propose depuis fin 2009 une application sur iPhone qui donne accès à son logiciel. La société Ijenko a mis au point un service similaire qui s’adresse aux ménages. Après installation d’une « box » connectée aux appareils de la maison, des alertes SMS peuvent être envoyées aux habitants du logement pour consulter les données sur un site Web où s’affichent Kilowatts-heure, euros et émissions de CO2. Depuis son téléphone mobile, l’utilisateur peut alors décider de baisser son chauffage en partant de son domicile et de le remettre en route à distance peu de temps avant de rentrer. Edelia, filiale d’EDF a développé une box (un peu sur le modèle des box proposés par les fournisseurs d’accès internet) pour suivre et moduler la consommation.
Au coeur du dispositif : le compteur électrique intelligent

Permettre aux foyers de contrôler et gérer leur consommation électrique, est l’un des objectifs clés des « compteurs électriques intelligents », Linky, qu’ERDF a entrepris de déployer à grande échelle. Ces compteurs sont conçus pour envoyer à ERDF des informations en temps réel sur la consommation électrique des foyers en utilisant une double technologie : celle du « courant porteur en ligne » qui utilise les câbles du réseau électrique pour acheminer les données des compteurs au concentrateur et celle du mobile GPRS entre le concentrateur et le système informatique d’ERDF. « Linky », fabriqué en France, est un compteur « communicant », qui sait transmettre et recevoir des données à distance. L’usager peut charger des informations sur sa consommation, sur les incidents éventuels que connaît la ligne, sur sa puissance et sur les tarifs du distributeur et du fournisseur, et les afficher directement sur son ordinateur.

Vers de nouvelles générations de services…et de nouveaux acteurs

En Europe, la société GridPocket a créé en décembre 2009 une solution de visualisation sur téléphone mobile des consommations d’énergie. Ce service permet l’envoi d’alertes en cas de surconsommation et donne à l’usager la possibilité de comparer ses données sur les réseaux sociaux. « À terme, cette plateforme permettra de prendre des décisions à distance, comme de débrancher un équipement électrique ou mettre sa maison en mode basse consommation ». GridPocket travaille actuellement avec des fournisseurs d’énergie français afin de commercialiser les premières solutions d’ici à la fin de l’année.

De son côté, aux Etats-Unis, la société Google a obtenu des autorités fédérales la licence qui lui permet de devenir distributeur ou « broker » en énergie. Google met ainsi à profit son expérience de la gestion de l’Énergie sur l’ensemble de ses « fermes de serveurs » pour proposer aux entreprises et aux particuliers les moyens de diminuer leur facture énergétique. Le développement des nouveaux services de « réseau électrique intelligent » fait d’ailleurs partie des trois axes technologiques du Plan de Relance américain. En France, le réseau électrique intelligent est aussi l’un des axes stratégiques du volet numérique du Grand Emprunt.

Les évolutions récentes de l’Internet, et en particulier de l’Internet mobile, repoussent les frontières qui existaient jusqu’ici entre réseaux d’information et réseaux de transport de l’énergie. La prochaine étape pourrait être le développement de nouvelles générations d’appareils qui prendront en compte de manière encore plus détaillée le comportement de leurs utilisateurs. Ce marché pourrait même devenir de taille égale voire supérieure à celui des services en ligne « traditionnels » pour les entreprises européennes.

Cet article a été publié le Vendredi 4 février 2011 à 9 h 27 et est classé dans Général . Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0 . Vous pouvez laisser un commentaire , ou faire un trackback depuis votre propre site.

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