1. Les entreprises ont commencé à (re)définir leur stratégie mobile.
Beaucoup d’entreprises semblent avoir pris conscience du potentiel du mobile et de la nécessité de toucher un plus large public qu’à travers les seules applications iPhone. Elles ont commencé à essayer d’intégrer le mobile dans leur stratégie à moyen terme et à définir leurs objectifs, principalement centrés aujourd’hui sur l’utilisation du mobile comme outil de fidélité et de satisfaction client. Certaines annoncent des revenus de plusieurs millions de $ sur le mobile et loin devant eBay a confirmé durant l’année son objectif de dépasser les 1,5 milliards de $ de transactions (dont une bonne partie sont initiées sur le web). Les sociétes les plus en pointes sont les médias et les banques, mais le chemin à parcourir est encore long avec plus de la moitié des entreprises qui déclarent ne pas avoir de stratégie mobile ou seulement commencer à y réfléchir!
2 – Le buzz autour des applications a bien continué mais l’Internet mobile commence seulement à revenir à la mode
. Le débat entre les apps et les webapps a bien eu lieu, mais il est toujours aussi stérile. La question n’est pas technologique mais d’abord et avant tout marketing: quels sont les services que l’on veut rendre mobile et quelles audiences veut-on toucher? Si le service requiert une bonne intégration avec l’OS et le terminal (GPS, accéléromètres, appareil photo…) mieux vaut une application au risque de ne toucher qu’une audience relativement faible – mais très qualifiée (les possesseurs d’iPhone et autres terminaux sont des influenceurs et des cibles très intéressantes). Si on veut au contraire toucher une audience plus large à moindre coût, un site web optimisé peut parfaitement faire l’affaire pour autant que l’on en fasse la promotion. Le HTML5 mettra sûrement plusieurs années à atteindre une taille critique, mais le coût de développement, de maintenance et de promotion des applications dans un univers fragmenté ouvre de belles perspectives pour l’Internet mobile.
3- Les magasins applications ont poussé comme des champignons mais aucune ne rivalise encore avec l’App store
. Avec plus de 7 milliards de téléchargements cumulés et un catalogue de 300,000 applications, Apple reste loin devant. Android et Getjar ont passé la barre du milliard de téléchargements alors qu’OVI est maintenant sur une tendance de 3,5 millions/jour. Même pour Apple, l’enjeu n’est toujours pas les revenus mais la fidélité consommateur aux terminaux surlesquels se fait la marge. 2 chiffres pour le prouver: l’App Store a généré en cumulé depuis 2ans 1/2 entre $500 et $700M alors qu’Apple a réalisé 20 milliards de dollars sur le dernier trimestre…De très nombreux acteurs ont lancé des apps stores en essayant de copier le modèle d’Apple. Ils feraient mieux de se différencier en proposant des outils de personalisation, de recommendation, de reporting, de merchandizing…
4. La fragmentation a augmenté et est là pour durer.
Meego n’a finalement pas été lancé (il faudra attendre encore un peu pour voir les fruits de l’alliance des deux numéros 1: Nokia et Intel) mais en l’espace d’un an: HP a racheté Palm pour WebOS, Nokia a lancé Symbian 3, Samsung a lancé Bada et Microsoft a mis le budget pour lancer Windows Phone 7. Résultat des courses? Android a bien explosé: en passant de 65,000 à 300,000 activations par jour entre février et décembre 2010. La fragmentation d’Android avec ses différentes marques de terminaux aux mutliples taille d’écran et ses différentes versions commencent à faire parler d’elle. Est-ce vraiment un souci? Non, car de toutes façons le mobile est et restera un univers fragmenté.
5. Lutte importante entre les constructeurs de terminaux
. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Nokia vend plus de smartphones que l’an passé et ce n’est pas que grâce au N8. Le problème c’est que la marque est en perte de vitesse inquiétante (tout comme Symbian) et que les concurrents gagnent des parts de marché sur un segment en forte croissance. La bataille juridique autour de l’iPhone n’a pas eu lieu mais les opérateurs ont fait ce qu’il fallait pour pousser Android. Beaucoup de co-marketing avec Microsoft en fin d’année et le tour est joué. Mais les opérateurs n’ont pas envie de passer des griffes d’Apple à celles de Google ou de Microsoft.
6. La pub sur mobile explose mais reste un petit marché en valeur
. Les marques commencent à réaliser qu’une boutique est une boutique et qu’il faut faire de la promotion pour attirer le chaland. Les budgets de promotion des applications deviennent plus significatifs même si on reste sur des queues de budget Internet. Je sais que je vais faire bondir pas mal de monde mais les régies se partagent aujourd’hui les miettes du marché publicitaire. Certaines d’entre elles ont l’air de bien s’en tirer et la croissance fulgurante de différentes boites montre qu’il y a de la place pour de nouveaux entrants. L’innovation est là avec les modèles de type applications gratuites, avec iAD, avec le début de l’affiliation mobile (enfin disons du modèle CPA sur les applis) et de la mesure d’audience, mais gardons la tête froide, même avec le marketing SMS, le marché reste encore limité.
7. L’innovation dans les paiements mobiles.
Que s’est-il passé côté NFC? Pas grand chose malgré la répétition générale de Nice. Pourquoi? Toujours pas de terminaux NFC disponibles. La donne devrait heureusement (enfin!) changer (très) significativement l’année prochaine. Il était temps même si l’infrastructure n’est pas encore aux rendez-vous chez les marchands. Beaucoup plus d’innovation en revanche dans le domaine des micro-paiements (Boku, Zong, Facebook Credits) et notamment dans la monétisation du social gaming, qui débarque sur le mobile. Par contre, toujours pas d’annonce du côté d’Apple…
8. La localisation commence seulement à devenir un enabler et plus seulement un service
. Après Google Maps navigation, OVI s’est empressé de rendre son service gratuit et les opérateurs sont obligés d’intégrer les services premium pour maintenir leur différentiation. Beaucoup de buzz autour de Foursquare et ses quelques 5 millions d’utilisateurs, intégration de ce type de services dans les offres des acteurs Internet (Facebook Places), hype autour de la « réalité augmentée » (appli Ikéa et autre browser AR basé sur le GPS type Layar)…Disons que ça n’est que le début et que le m-commerce/m-couponing et la convergence avec le monde physique devrait faire encore plus de bruit l’année prochaine.
9. Nouvelle phase dans la convergence entre réseaux sociaux et mobiles?
Facebook mobile au niveau mondial est passé de 65 à 200 millions d’utilisateurs entre septembre 2009 et cette fin d’année. Le nombre d’utilisateurs de Twitter commençant le service sur mobile est passé de 5 à 16% entre avril et octobre 2010…Les chiffres parlent d’eux-mêmes! Par contre, il va falloir encore attendre pour la revue en temps réel et sur le point de vente des opinions consommateurs (et surtout de celles de votre réseaux social).
10. Effet limité de la coupe du monde de foot sur la TV mobile
. C’était facile à prévoir:-) mais le buzz n’a même pas eu lieu, à part peut-être avec MTN et quelques opérateurs africains.
Voilà les 10 tendances 2010 passées en revue un an après.
Il y manque beaucoup de choses à commencer par l’iPad et l’arrivée en fanfare des tablettes
(mais est-ce bien de la mobilité?),
le début de la fin de l’Internet mobile illimité
et tant d’autres faits et tendances d’un marché en plein ébullition.
Article paru sur Servicesmobiles.fr