Le film plein d’auto-dérision réalisé par l’agence Saatchi & Saatchi Canada qui démontre à grands coups de clichés l’ultra conservatisme de certaines agences traditionnelles se refusant encore à l’évolution du marché de la communication “en se cramponnant aux bonnes vieilles choses qu’elles connaissaient” est un véritable buzz sur le Web.
Forcement, ce type d’initiative nous fait beaucoup rire étant donné que nous vivons chaque jour ce même genre de situation. Souvent, des clients qui veulent jouer le jeux et tenter une aventure mobile et, parfois, je dis bien parfois, certaines agences traditionnelles qui bloquent face à un sujet qu’ils me maitrisent pas et préfèrent s’accrocher à leurs succès classiques et efficaces, TV, affichage, radio, web.
Ce mini débat me rappelle en tous points ma première expérience professionnelle. Il y a maintenant une dizaine d’années, nous avions travaillé avec l’agence BDDP Téquila Interactive sur le projet Mobistyle, le premier site web pour Orange destiné à sa cible 15/ 20 ans.
Lors de la dernière présentation client, celui-ci avait eu cette petite phrase qui m’avait dévasté “ C’est sympa votre truc mais franchement, pour moi Internet c’est juste une question de mode”. A l’époque, je l’avoue je l’avais assez mal digéré. Mais avec l’expérience et le recul, je pense avoir compris le sens de sa remarque.
Oui, effectivement, c’était sympa et techno mais ce n’était surtout pas axé vers l’utilisateur final. Des vidéos de 3 minutes à regarder via une connexion 56K, c’est pas simple et pas la meilleure solution pour faire passer un message. Oui Internet, à l’époque, était un phénomène de mode dont on parlait tous les jours dans les médias et oui le nombre de connexions était limité. Mais Orange fût le premier opérateur à prendre le risque de monter un site web ciblé. Encore aujourd’hui l’opérateur présente cette étude de cas dans ses coups d’éclats médias comme étant un early adopter capable de prendre des risques …
Aujourd’hui, ici, au Québec, nous nous trouvons dans un situation similaire et nos clients qui prennent le “risque” d’intégrer le mobile dans leur stratégie de communication et ils s’imposent sur un marché encore vierge. L’exemple japonais ou européen et les études de cas à succès le prouvent. Ils ont raisons d’être présent sur le mobile.
Le consommateur n’est plus passif et encore moins la nouvelle génération qui s’en vient. C’est une première dans l’histoire de la téléphonie mobile, selon l’équipementier suédois Ericsson, le trafic des données web sur les réseaux mobiles dans le monde a dépassé celui de la voix au cours du mois de décembre 2009.
Voulez-vous, voulons nous faire partie de la dernière agence de pub sur Terre ? J’espère bien que non!
Mathieu Sirot, directeur de création, Piranha.
Cet article a été publié le Jeudi 25 mars 2010 à 11 h 07 et est classé dans Tendance . Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0 . Vous pouvez laisser un commentaire , ou faire un trackback depuis votre propre site.